L’aléa comme matière de
projet
L’appel
à idée AMITER et la ville de Vernon ouvrent la voie à de nouvelles manières de
penser le territoire, les zones à risques et les micro-situations locales. Le
projet « Les Clairières Habitées » revendique une démarche conceptuelle
de bon sens incarnée par un urbanisme pragmatique et
prévoyant en considérant l’aléa naturel comme véritable matière à penser.
Cette
démarche de projet s’appuie sur deux temps simples, d’une part renaturer le site de manière à retrouver
un paysage naturel et adaptable à partir du déjà-là. Régénérer un parc d’entrée
de ville qui créer le lien vers la Seine à travers de micro-situations
paysagères porteuses de nouveaux usages ludiques et contemplatifs. D’autre
part, le temps de l’habiter. Amener
sur le site de manière sensée de nouvelles typologies d’habitats qualitatifs,
singuliers, traversants, et à haute qualité environnementale en minimisant
l’impact au sol et en offrant des vues imprenables sur le parc et la Seine. Le
projet fait interagir directement les logements et le parc, l’habitat et la
nature, le quotidien et les saisons dans un projet pluriel où le public, le
privé et les aléas se mêlent dans un nouveau cycle résilient sans se
contraindre.
Temps
1
Renaturer :
créer un paysage adaptable
C’est en amplifiant le déjà-là et
en désimperméabilisant les sols que le « temps 1 » de renaturation
paysagère répond au mieux à la question du risque naturel et réinscrit le site
Peugeot dans la trame verte territoriale. En imposant le sol et la nature comme
préalable à la construction, nous engageons le projet dans la durée de la
géographie. Un sol naturel et résilient survit au temps de l’architecture. Amplifier
les systèmes naturels en place c’est réinscrire l’ancien site Peugeot dans la
trame verte territoriale de la Seine et dans le grand Paysage. « Les Clairières
Habitées » propose donc de créer le Nouveau Grand Parc d’entrée de
ville recréant ainsi le lien entre l’Avenue haute et les Berges de Seine. Au niveau des berges, une grande
« Machine-Eau » s’élève en point de repère le long de la Seine. Cet
édifice, permet par récupération et par traitement des eaux de pluie du
quartier à alimenter le miroir d’eau à ses pieds et créer de nouveaux usages et
évènements ludique. Afin d’assurer la continuité du parc jusqu’à la Seine, une
guinguette est installée à côté des péniches permettant d’abolir définitivement
la rupture entre l’ancien site Peugeot et la Seine. En cas de crue, l’ensemble du
niveau bas du parc est immergé. Le miroir d’eau est cerclé par des
emmarchements en amphithéâtre qui font le lien avec la passerelle haute. Cette
passerelle relie les berges à la rue haute et permet de parcourir et de
contempler le parc inondé.
Temps 2
Habiter :
diversifier les modes d’habitat
Une
fois le parc en place, cette seconde phase se concentre sur la part bâtie du
projet en faisant dialoguer directement paysage et architecture. Afin de
reformer un front bâti, un premier ensemble bâti à R+2 s’installe le long de
l’Avenue d’IDF regroupant 38 logements intermédiaires en structure bois.
Composé de quatre bâtiments, le volume se découpe et se taille laissant
apparaitre des failles pour laisser voir le parc depuis la rue. L’ensemble des logements
intermédiaires familiaux allant du T3 de 65m² au T5 de 90m² sont HQE. Tous
traversants sur le parc et la rue, de larges loggias offrent des vues
imprenables sur le grand paysage et la Seine. A rez de chaussée, 750m²
d’activités et de commerces réactivent l’avenue. Le rez regroupe également l’ensemble
des 46 places de stationnement hors d’eau. Dans
la zone inondable, c’est une nouvelle typologie d’habitat qui se met en place.
Placé hors d’eau sur pilotis, des maisons individuelles suspendues se
dispersent dans la canopée. Ces maisons proposent un nouveau type de
résidentialisation en verticalité. Accessible principalement depuis la
passerelle principale hors des crues, un accès privatif permet un accès
privilégié au parc public en contrebas. Ici la résidentialisation et la limite
public / privé ne se fait plus à coup de grilles, de clôtures ou de portails
mais simplement par décalage de niveau assurant ainsi l’intimité et la sécurité
des habitants. Pour diversifier l’offre programmatique, quatre maisons
développent une surface de 145m² de SHAB avec 25m² de terrasse privative en
surplomb du parc. Les quatre autres, plus petites avec 115m² SHAB et 15m² de
terrasse sont plus abordables tout en gardant les mêmes qualités d’habiter.
Lieu : Vernon 27 - Date : 2021 - Mission : 42 logements structure bois - concours - Equipe : parages architectes, la Talvera paysage, Hortense Goupil - Maîtrise d'ouvrage : Ville de Vernon, PUCA, Ministère de la transition écologique
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Surface : 1600 m2 SHAB - Budget : 4,5 M€ - Performance énergétique : RE2020 / Structure bois / NF HQE -
Crédits photographiques : © parages et KDSL
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